24 octobre 2025
Administrateur, gérant, directeur en Suisse : Guide complet 2025
L'écosystème entrepreneurial suisse, réputé pour sa stabilité et son dynamisme, attire des investisseurs et des talents du monde entier. Preuve en est, en 2025, près de la moitié des membres des directions des 100 plus grandes entreprises suisses n'ont pas de passeport suisse, un record historique selon une étude de Blick. Cette internationalisation croissante des cadres dirigeants, visible tant chez les entreprises internationales que dans les filiales suisses de groupes étrangers, met en lumière une réalité incontournable : pour opérer avec succès, toute société en Suisse doit s'appuyer sur des fonctions de direction, administrateur, gérant ou directeur, qui non seulement répondent à des impératifs légaux stricts, mais incarnent également la vision stratégique de l'entreprise. Ces rôles ne sont pas de simples formalités administratives ; ils constituent le pivot entre la conformité réglementaire et la performance économique. Comprendre leurs responsabilités, leurs pouvoirs et leurs subtilités est donc fondamental pour quiconque souhaite créer, diriger ou investir dans une société suisse. Cet article se propose de détailler les enjeux légaux et stratégiques de ces fonctions clés, offrant une feuille de route complète pour explorer avec assurance le système juridique et commercial helvétique.
De la conformité à la stratégie : le vrai rôle des administrateurs et gérants en Suisses
L'importance cruciale des rôles de direction pour la société suisse
Au cœur de chaque société suisse, qu'il s'agisse d'une startup agile ou d'une multinationale établie, se trouvent des individus investis de pouvoirs et de responsabilités considérables. L'administrateur, le gérant et le directeur résident ne sont pas de simples titres inscrits au Registre du commerce. Ils sont les garants de la légitimité de l'entreprise face aux autorités locales, aux partenaires commerciaux et au public. Leur présence assure que la société dispose d'un interlocuteur responsable sur le territoire, capable de prendre des décisions engageantes et de répondre de ses actes. Cette exigence de représentation locale, ancrée dans le Code des Obligations suisse, vise à garantir la substance économique et la traçabilité des décisions. Sans ces figures de proue, une entreprise serait une entité désincarnée, incapable d'interagir efficacement avec son environnement. Leur rôle est donc la pierre angulaire de la gouvernance d'entreprise, assurant la liaison indispensable entre les actionnaires ou associés, la direction opérationnelle et l'écosystème réglementaire suisse.
Au-delà de la conformité : levier de croissance et de pérennité
Réduire les fonctions d'administrateur ou de gérant à une simple obligation de conformité légale serait une erreur stratégique majeure. Si le respect des lois est le socle indispensable, la véritable valeur de ces postes réside dans leur potentiel stratégique. Un conseil d'administration visionnaire, un gérant proactif ou un directeur résident bien implanté localement deviennent des accélérateurs de croissance. Ils apportent une connaissance intime du marché, un réseau précieux et une crédibilité qui facilite les relations avec les banques, les investisseurs et les autorités fiscales. En pilotant la gestion stratégique, ils anticipent les risques, identifient les opportunités et allouent les ressources de manière optimale pour assurer la pérennité de l'entreprise. La gouvernance stratégique qu'ils mettent en œuvre, véritable pilier d'une gestion d'entreprise saine, va bien au-delà de la simple surveillance ; elle consiste à définir une vision claire, à inspirer les équipes et à s'assurer que chaque décision opérationnelle est alignée sur les objectifs à long terme. Ainsi, le choix et l'autonomisation de ces dirigeants sont parmi les décisions les plus critiques pour le succès durable d'une société en Suisse.
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Les rôles légaux essentiels dans les sociétés suisses : administrateur, gérant et directeur résident
L'administrateur de Société Anonyme (SA) : pilier du conseil d'administration
Dans l'architecture de la Société Anonyme (SA), forme juridique privilégiée pour les entreprises d'une certaine envergure, l'administrateur est une figure centrale. Élu par l'assemblée générale des actionnaires, il siège au sein du conseil d'administration, l'organe suprême de direction et de surveillance. Le Conseil est investi de prérogatives intransmissibles, telles que la haute direction de la société, la définition de son organisation, la surveillance de la gestion et l'établissement des rapports annuels. L'administrateur de société n'est pas un simple exécutant ; il est co-responsable de la définition de la stratégie et de la protection des intérêts de l'entreprise, notamment la préservation du capital social. Le Président du conseil d'administration joue un rôle de coordination et de représentation essentiel, et la nomination de directeurs compétents est l'une de ses prérogatives clés. Il anime également les débats et assure le bon fonctionnement de l'organe. La loi exige qu'au moins un membre du conseil d'administration (ou un directeur) habilité à représenter la société soit domicilié en Suisse, garantissant ainsi un point de contact responsable sur le territoire. Ce mandat d'administrateur est donc à la fois une charge de confiance et une lourde responsabilité, encadrée par le Code des obligations.
Le gérant de Société à Responsabilité Limitée (Sàrl) : entre gestion et représentation locale
La société à responsabilité limitée (Sàrl), souvent choisie par les PME et les entrepreneurs, présente une structure de direction plus souple mais tout aussi rigoureuse. Ici, le rôle clé est celui du gérant. Les gérants sont les organes exécutifs de la Sàrl, responsables de la gestion quotidienne et de la représentation de la société vis-à-vis des tiers. Contrairement à la SA où la gestion peut être déléguée à des directeurs, dans la Sàrl, la gestion incombe par défaut à tous les associés, qui la délèguent souvent à un ou plusieurs gérants, associés ou non. L'assemblée des associés reste l'organe suprême, mais le gérant est le visage et le moteur de l'entreprise au quotidien. Tout comme pour la SA, la loi impose que la société dispose d'administrateurs gérants résidents, ou à défaut d'au moins un gérant (ou un directeur) ayant le droit de signature soit domicilié en Suisse. Cette exigence assure que la société, même si ses associés sont à l'étranger, dispose d'un représentant local effectif. Le gérant engage sa responsabilité dans l'exercice de ses fonctions, bien que le principe de la responsabilité limitée protège en principe le patrimoine personnel des associés et gérants des dettes de la société, sauf en cas de faute de gestion avérée.
Le directeur résident : la présence indispensable sur le territoire suisse
Que ce soit dans une SA ou une Sàrl, la figure du directeur est celle qui assure souvent la gestion opérationnelle. Lorsque le conseil d'administration ou les gérants délèguent la gestion, ils nomment un ou plusieurs directeurs. La loi suisse impose une exigence fondamentale qui transcende la structure de la société : la société doit pouvoir être représentée par une personne domiciliée en Suisse. Cette personne peut être un administrateur (dans une SA), un gérant (dans une Sàrl) ou un directeur. Le rôle du "directeur résident", souvent désigné comme administrateur résident dans la pratique, est donc de satisfaire à cette obligation légale cruciale. Son domicile en Suisse lui permet d'être l'interlocuteur privilégié et accessible des autorités suisses, qu'elles soient administratives, judiciaires ou fiscales. Il doit détenir un droit de signature valide, inscrit au registre du commerce, lui permettant d'engager la société. Cette fonction n'est pas symbolique ; elle implique une présence réelle et une capacité à agir au nom de l'entreprise sur le territoire helvétique, assurant ainsi la conformité légale et la crédibilité de la structure.
L'impératif de domiciliation et de représentation effective
L'exigence d'un représentant domicilié en Suisse n'est pas une simple formalité administrative. Elle répond à un principe fondamental du droit suisse des sociétés : la nécessité d'une substance économique et d'une présence réelle dans le pays. Les autorités suisses cherchent à éviter les "sociétés boîtes aux lettres" qui n'ont aucune attache locale autre qu'une adresse de domiciliation. La présence d'administrateurs résidents, gérant ou directeur résident garantit que l'entreprise est ancrée dans le tissu économique local. Ce représentant doit être en mesure de recevoir des communications officielles, de répondre aux requêtes des autorités locales et de prendre des décisions engageantes. Une représentation effective signifie que cette personne n'est pas un simple prête-nom, mais qu'elle comprend les activités de l'entreprise et est capable d'exercer ses responsabilités. Cette condition est scrutée de près lors de la création de société et tout au long de la vie de l'entreprise, notamment par les banques lors de l'ouverture de comptes et par les autorités fiscales lors des contrôles. Une représentation fictive peut entraîner de graves conséquences, allant du refus d'inscription au registre du commerce à la dissolution forcée de la société. De plus, il est attendu de ces représentants qu'ils présentent un casier judiciaire vierge pour garantir leur probité.
Responsabilités et obligations légales des dirigeants et administrateurs en Suisse : le cadre juridique à connaître
Les sources légales : le code des obligations suisse au cœur de la gouvernance
Le principal texte régissant le fonctionnement des Sociétés Anonymes et des sociétés à responsabilité limitée en Suisse est le Code des Obligations suisse (CO). C'est dans ce corpus juridique que sont définies les structures, les droits et les devoirs des organes de direction. Pour la SA, l'article 718 du CO stipule explicitement que "la société doit pouvoir être représentée par une personne domiciliée en Suisse", qui peut être un membre du conseil d'administration ou un directeur. De même, pour la Sàrl, l'article 814 du CO impose une exigence similaire pour un gérant ou un directeur. Ces articles sont la pierre angulaire de l'obligation de résidence. Le CO détaille également les responsabilités inaliénables du Conseil d'administration, comme la haute surveillance de l'entreprise, ainsi que les règles relatives à la convocation de l'assemblée générale ou de l'assemblée des associés. Une connaissance approfondie de l'ensemble des lois et règlements suisses est indispensable pour tout administrateur de société ou gérant, car elle constitue le fondement de la conformité légale, du respect des réglementations suisses et de la saine gouvernance d'entreprise. Ignorer ces règles n'est pas une option et peut exposer les dirigeants à des sanctions sévères.
L'étendue des responsabilités : civiles, pénales et fiscales
Le mandat d'administrateur ou de gérant n'est pas sans risques. Les dirigeants sont tenus à un devoir de diligence et de fidélité envers la société. En cas de manquement à ces devoirs, leur responsabilité peut être engagée sur plusieurs plans.
- Responsabilité civile (art. 754 CO) : Si un administrateur ou un gérant cause un dommage à la société, à un actionnaire ou à un créancier par une violation intentionnelle ou par négligence de ses devoirs, il peut être tenu de réparer ce dommage sur son patrimoine personnel. Cela peut inclure des décisions de gestion manifestement imprudentes ou le non-respect des obligations légales, qui impose un strict respect des réglementations et des lois en vigueur.
- Responsabilité pénale : Certaines infractions, comme la gestion déloyale, l'abus de confiance, la fraude ou la faillite frauduleuse, peuvent entraîner des poursuites pénales contre les dirigeants.
- Responsabilité fiscale et sociale : Les administrateurs et gérants sont personnellement et solidairement responsables du paiement des dettes de la société relatives aux impôts à la source et à la TVA. De plus, une responsabilité personnelle peut être engagée en cas de non-paiement des cotisations sociales des employés. Cette responsabilité est particulièrement stricte et les autorités fiscales et sociales n'hésitent pas à se retourner contre les dirigeants en cas de défaillance de la société, conformément aux réglementations suisses.
Le droit de signature : Un outil légal au service de la stratégie
Le droit de signature est le pouvoir légal de représenter la société et de l'engager valablement vis-à-vis des tiers par sa signature. Ce pouvoir est conféré par le Conseil d'administration (pour la SA) ou par l'assemblée des associés/gérants (pour la Sàrl) et doit être inscrit au registre du commerce pour être opposable aux tiers. L'inscription précise la nature de la signature :
- Signature individuelle : La personne peut engager seule la société.
- Signature collective à deux (ou plus) : La personne doit signer conjointement avec une autre personne autorisée pour que l'acte soit valide.
La gestion du droit de signature est un outil de gouvernance stratégique essentiel. Il permet de déléguer le pouvoir opérationnel tout en maintenant des mécanismes de contrôle. Par exemple, accorder une signature individuelle au CEO pour les opérations courantes et une signature collective à deux pour les contrats dépassant un certain montant est une pratique courante de bonne gouvernance. Pour le représentant résident, détenir un droit de signature et comprendre son rôle de signataire (y compris en tant que potentiel signataire bancaire) est une condition sine qua non pour remplir son rôle de manière effective auprès des autorités et des partenaires commerciaux en Suisse.
Le registre du commerce et le registre des actionnaires : transparence et obligations
La transparence est un principe clé du droit suisse des sociétés, assurée principalement par deux registres. Le registre du commerce est un registre public qui contient les informations juridiques essentielles sur toutes les entreprises en Suisse. L'inscription y est obligatoire et rend publiques des informations telles que la raison sociale, le siège, le but, le montant du capital social, et surtout, l'identité des personnes habilitées à représenter la société et leur mode de signature. Toute modification de ces informations doit y être inscrite sans délai. Cette publicité légale permet aux tiers de savoir qui peut valablement engager la société. En 2024, le dynamisme économique a été marqué par l'inscription de 52'978 nouvelles entreprises au registre du commerce, un record qui souligne l'importance de ce processus.
Le registre des actionnaires (pour la SA) est, quant à lui, un document interne. La société a l'obligation légale de tenir à jour ce registre qui liste les propriétaires des actions nominatives. Depuis l'entrée en vigueur de nouvelles réglementations sur la transparence, les obligations se sont renforcées : l'acquéreur d'actions a le devoir de s'annoncer à la société, et la société doit tenir un registre des ayants droit économiques des participations, conformément à toute disposition d'actionnaires pertinente. Le conseil d'administration est responsable de la bonne tenue de ce registre, une tâche cruciale pou rsatisfaire les exigences en matière de la conformité réglementaire et la prévention du blanchiment d'argent.
De la conformité à la performance : les rôles stratégiques du conseil et de la direction & administration en Suisse
La gouvernance stratégique : définir la vision et les orientations de l'entreprise
Si la conformité légale constitue le plancher des responsabilités, la gouvernance stratégique en est le plafond. Le rôle du conseil d'administration et des gérants ne se limite pas à valider des rapports et à s'assurer du respect des lois. Leur mission première est de définir et de piloter la trajectoire à long terme de l'entreprise. Cela implique de formuler une vision claire, de traduire cette vision en objectifs stratégiques mesurables et de s'assurer que l'organisation dispose des ressources et de la culture nécessaires pour les atteindre. La gouvernance stratégique consiste à poser les bonnes questions : Dans quels marchés devons-nous investir ? Quelle est notre proposition de valeur unique ? Comment l'innovation technologique affecte-t-elle notre modèle d'affaires ? Un organe de direction efficace consacre une part significative de son temps à ces réflexions, agissant comme un partenaire de sparring pour l'équipe de direction exécutive plutôt que comme un simple superviseur. Cette démarche proactive, fruit d'une gouvernance rigoureuse, transforme la gouvernance d'entreprise d'un centre de coûts réglementaire en un puissant moteur de création de valeur.
Gestion stratégique des risques : de la conformité à l'anticipation
La gestion des risques est une prérogative intransmissible du conseil d'administration. Toutefois, une approche stratégique va bien au-delà de la simple mise en place de contrôles internes pour assurer la conformité réglementaire. Cette évaluation des risques complète consiste à identifier, évaluer et anticiper un large éventail de risques financiers, opérationnels, réputationnels, technologiques et géopolitiques, qui pourraient compromettre l'atteinte des objectifs stratégiques. L'un des défis majeurs actuels est la cybersécurité. En 2023, une PME suisse sur trois a déjà été victime d'une cyberattaque, comme le rapporte KMU.admin.ch, et la criminalité numérique a globalement bondi de 31.5% en 2024 selon CH-Stat. Un organe de direction stratégique ne se contente pas d'approuver un budget pour un pare-feu ; il questionne la résilience de l'entreprise, la préparation aux crises et l'intégration de la sécurité dans la culture d'entreprise. Anticiper les évolutions réglementaires, les changements de comportement des consommateurs ou les disruptions technologiques fait partie intégrante de cette gestion stratégique proactive qui vise à protéger la valeur de l'entreprise et à saisir les opportunités qui découlent de l'incertitude. Un plan de gestion des risques formel est souvent le résultat de ce travail stratégique.
Représentation et influence : le rôle stratégique auprès des parties prenantes
L'administrateur, le gérant ou le directeur résident ne sont pas seulement les représentants légaux de la société ; ils en sont aussi les ambassadeurs. Leur capacité à construire et à maintenir des relations de confiance avec les parties prenantes clés est un atout stratégique majeur. Cela inclut les actionnaires, les employés, les clients, les fournisseurs, mais aussi les banquiers, les régulateurs, les autorités locales et la communauté au sens large. Un Conseil d'administration bien connecté peut ouvrir des portes, faciliter des partenariats stratégiques ou obtenir des conditions de financement plus favorables. Un directeur résident respecté et bien intégré dans le tissu économique local peut gérer plus facilement les complexités administratives et anticiper les préoccupations des régulateurs. Cette fonction de représentation va au-delà de la simple communication ; elle implique une écoute active des attentes des différentes parties prenantes et leur intégration dans la prise de décision stratégique. En agissant ainsi, les dirigeants renforcent la légitimité et la "licence d'opérer" de l'entreprise, créant un capital de confiance qui s'avère inestimable en période de crise.
Pilotage et surveillance : assurer l'exécution stratégique et l'allocation des ressources
Définir une stratégie est une chose, s'assurer de sa bonne exécution en est une autre. C'est la fonction essentielle de pilotage et de surveillance. Le conseil d'administration ou les gérants doivent mettre en place des indicateurs de performance pertinents (KPIs) pour suivre les progrès par rapport aux objectifs stratégiques. Ils doivent challenger de manière constructive l'équipe de direction sur les résultats, comprendre les écarts et prendre les mesures correctives nécessaires. Ce rôle de surveillance ne doit pas être confondu avec de la micro-gestion. Il s'agit de s'assurer que les ressources de l'entreprise , capital, talents, temps, via une gestion proactive de la trésorerie, sont allouées de manière cohérente avec les priorités stratégiques. Cela implique des décisions difficiles, comme l'arrêt de projets non performants ou le réinvestissement dans de nouvelles initiatives prometteuses. En assurant un suivi rigoureux et en demandant des comptes à la direction opérationnelle, les organes de direction garantissent que la vision stratégique ne reste pas un simple document, mais se traduit en actions concrètes et en résultats tangibles.
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Optimiser la gouvernance et l'administration d’entreprise en Suisse : mandats fiduciaires pour les non-résidents, bonnes pratiques et structuration
Le mandat d'administrateur/gérant fiduciaire/administrateur fiduciaire : une solution stratégique pour les non-résidents
Pour les entrepreneurs et les entreprises étrangères qui ne disposent pas de personnel résident en Suisse, satisfaire à l'exigence légale de représentation peut sembler un obstacle. La solution la plus courante et la plus efficace est de recourir à un mandat d'administrateur ou de gérant fiduciaire. Un administrateur fiduciaire est un professionnel externe qui propose des services fiduciaires spécialisés. Il est souvent issu d'un cabinet d'avocats, d'une fiduciaire ou d'une société de conseil, qui accepte de prendre le mandat d'administrateur ou de gérant. Cette mise à disposition d'un expert local est au cœur des services de directeur professionnel. Cette option offre plusieurs avantages stratégiques :
- Conformité immédiate : Elle permet de remplir instantanément l'exigence de résidence légale.
- Expertise locale : L'administrateur fiduciaire apporte une connaissance approfondie du droit, de la fiscalité et des pratiques commerciales suisses.
- Indépendance et objectivité : En tant que partie externe, il peut offrir une perspective neutre sur la gouvernance d'entreprise et la gestion des risques.
- Réseau : Il donne accès à son réseau de contacts locaux (banques, notaires, autorités).
Cependant, le choix d'un administrateur fiduciaire doit être mûrement réfléchi. Il est crucial de définir clairement les termes du mandat, l'étendue de ses pouvoirs (notamment le droit de signature) et les mécanismes de reporting pour éviter toute perte de contrôle. La confiance et une communication transparente sont les clés du succès d'une telle collaboration.
Le choix d'un partenaire fiable est donc la clé du succès. Ce partenaire peut parfois aussi offrir des services de secrétaire de société pour une gestion administrative complète.
Création et structuration de société : anticiper les enjeux dès le départ
Les décisions prises lors de la création de société ont un impact durable sur sa gouvernance et son efficacité opérationnelle. Il est donc essentiel d'anticiper les enjeux liés aux fonctions de direction dès le début du processus. Cela commence par le choix de la forme juridique (SA ou Sàrl), qui déterminera la structure de direction. Ensuite, la rédaction des statuts est une opportunité de définir précisément l'organisation de la société, les pouvoirs des différents organes et les règles de prise de décision, allant au-delà des exigences minimales du code des obligations. C'est également à ce stade que la question du représentant résident doit être résolue. L'identification et la nomination de l'administrateur, du gérant ou du directeur résident sont des prérequis pour l'inscription au registre du commerce, une étape qui implique des frais de notaire et administratifs. Une planification minutieuse à cette étape permet de mettre en place une structure de gouvernance solide, claire et adaptée aux ambitions de l'entreprise, évitant ainsi des restructurations coûteuses et complexes par la suite.
Synergie entre le conseil d'administration et la direction opérationnelle
L'une des clés de la haute performance d'une entreprise réside dans la qualité de la relation entre son organe de surveillance (le conseil d'administration ou les gérants non-exécutifs) et sa direction opérationnelle (le CEO et son équipe). Une dynamique saine est fondée sur la confiance, une communication claire inspirant la transparence et un dialogue constructif. Le rôle du conseil n'est pas de gérer l'entreprise au quotidien, mais de guider, de soutenir et de challenger la direction. Les meilleures pratiques incluent :
- Une claire délimitation des rôles et responsabilités pour éviter les chevauchements et les conflits.
- Des flux d'information réguliers et de haute qualité du management vers le conseil pour permettre une prise de décision éclairée.
- Des débats ouverts et respectueux où les opinions divergentes sont encouragées pour tester la solidité des propositions.
- Une évaluation régulière de la performance du CEO et de l'équipe de direction par le Conseil.
Lorsque cette synergie fonctionne, le conseil agit comme un véritable partenaire stratégique, apportant son expérience et sa vision externe pour aider la direction à gérer la complexité et à atteindre des niveaux de performance supérieurs.
Veille légale et formation continue : maintenir l'excellence stratégique et légale
Le paysage légal, réglementaire et économique est en constante évolution. Pour un administrateur de société ou un gérant, rester à jour est non seulement une bonne pratique, mais aussi une obligation inhérente à son devoir de diligence.
La conformité réglementaire est un pilier fondamental pour préserver la réputation et la pérennité d’une entreprise. En Suisse, les lois telles que le Code des obligations et les législations sectorielles imposent des standards rigoureux que les administrateurs et gérants doivent respecter.
Veille juridique et réglementaire : Les administrateurs et gérants doivent installer des systèmes de veille juridique efficaces pour anticiper les changements législatifs et adapter les stratégies d’entreprise en conséquence. Cela peut inclure la mise en place de comités d'audit interne, le recueil de conseils auprès d'experts juridiques externes, et une implication active lors des révisions législatives qui peuvent affecter l'industrie spécifique de l'entreprise.
Formation continue : En matière de gouvernance, et plus spécifiquement en matière d'administrateur, il est crucial que chaque membre de la direction approfondisse ses connaissances de manière continue. Une formation continue annuelle, des programmes de formation certifiées, des séminaires professionnels et la participation à des conférences sectorielles internationales assurent que les dirigeants restent à la pointe des meilleures pratiques. De plus, ces formations renforcent les compétences décisionnelles et stratégiques, essentielles pour gérer un environnement corporatif complexe.
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Mandat d’administrateur en Suisse : notre expertise, prestations et tarifs
Coût d’un mandat d’administrateur en Suisse
Faire appel à un administrateur résident (ou administrateur fiduciaire) engendre des frais qu’il est important d’anticiper dès la création de votre société (Sàrl ou SA). En Suisse, ce service prend généralement la forme d’un forfait annuel fixe, couvrant la disponibilité et la responsabilité de l’administrateur pour toute l’année. Ce forfait est en principe payable en une fois, mais certaines fiduciaires acceptent un règlement mensuel sans surcoût pour plus de flexibilité. Les tarifs varient selon la taille de la société et le niveau d’implication attendu de l’administrateur.
Notre offre fiduciaire de mandat d’administrateur : prestations et avantages
Recourir à un administrateur professionnel via notre fiduciaire offre de nombreux bénéfices et garantit la conformité légale de votre société. Nous proposons un mandat d’administrateur clé en main, assuré par des experts-comptables diplômés en Suisse.
Prestations incluses
- Représentation légale officielle : l’administrateur figure au Registre du Commerce comme membre du conseil d’administration ou gérant de votre société (Sàrl ou SA). Il représente l’entreprise auprès des administrations cantonales, des banques, des notaires et des partenaires institutionnels, apportant crédibilité et sérieux.
- Droit de signature et gestion courante : notre administrateur dispose d’un pouvoir de signature inscrit au RC. Il peut signer les documents nécessaires (rapports annuels, convocations, contrats urgents) et assure le suivi administratif courant (assemblée générale annuelle, signature des comptes, communications avec l’AVS, le RC ou le fisc).
- Accompagnement fiscal et conformité : en choisissant un expert-comptable diplômé, vous bénéficiez d’un savoir-faire solide en comptabilité et fiscalité. L’administrateur veille au respect des obligations légales (par ex. art. 725 CO en cas de perte de capital) et peut vous conseiller sur des sujets stratégiques (optimisation fiscale, dividendes, bonne gouvernance).
- Formalités offertes : préparation de la réquisition de modification au RC pour l’inscription de l’administrateur (valeur env. CHF 200, incluse), une consultation initiale offerte pour cadrer votre projet (valeur env. CHF 350, incluse). Nos clients profitent aussi d’une remise de 10% sur nos autres services (comptabilité, fiscalité, salaires…) durant la première année.
Ces prestations sont la garantie de Services d'administrateur professionnels et conformes.
Un pilote stratégique pour votre société, pas seulement un administrateur.
La gouvernance de votre entreprise est confiée à notre co-fondateur, Nicolas Véron, expert-comptable diplômé et expert-réviseur agréé par l'ASR (n° 505418). Son profil unique repose sur cette double certification officielle, complétée par une rare expertise croisée en finance et en droit, validée par des diplômes de haut niveau (LL.M Tax de l'Université de Genève, double Master en droit des affaires Panthéon-Assas / HEC Lausanne). Cette compétence transversale lui permet de piloter nativement les dossiers les plus complexes, à l'intersection du juridique, du fiscal et du financier.
Cette double compétence est le socle d'une solide expérience de plus de 20 ans, qui s'articule autour de trois piliers maîtres :
- La rigueur de l'audit au plus haut niveau Son parcours de manager chez Deloitte (Big 4) et d'ancien Responsable d'audit dans une fiduciaire de premier plan en Suisse romande lui confère une maîtrise parfaite des normes exigeantes et des environnements complexes, tant internationaux que locaux.
- La vision d'un investisseur En tant qu'ancien Directeur Financier (CFO) de fonds d'investissement, il ne se contente pas de vérifier les comptes. Il pense comme un actionnaire : comment sécuriser le capital, optimiser la fiscalité et piloter la finance pour la croissance.
- L'expertise de pointe en gestion de crises Au-delà de cette double expérience, il possède des accréditations rares qui garantissent une prévoyance hors pair:
- Il est accrédité INSOL Fellow. Concrètement ? Il fait partie d'une élite mondiale de spécialistes reconnus pour leur savoir-faire dans la sauvegarde et le redressement d'entreprises. C'est une assurance inestimable pour anticiper et gérer les situations délicates.
- Il est membre du conseil d'administration de la Swiss Turnaround Association (STA) /Turnaround Management Association(TMA). Cela signifie qu'il ne se contente pas d'appliquer les meilleures pratiques : il siège aux côtés des meilleurs experts suisses pour les définir, au cœur de l'écosystème du retournement d'entreprises.
En choisissant un tel profil, vous vous offrez bien plus que la conformité légale. Vous vous assurez les services d'un partenaire stratégique qui apporte la vision 360° (légale, fiscale, financière), la discipline d'un grand groupe, la perspicacité d'un investisseur et la prévoyance d'un expert en risques.
Nos formules et tarifs pour un mandat d’administrateur
Nos offres de mandat incluent des services de gérant résidents pour Sàrl et d'administrateurs pour SA, assurant une représentation professionnelle en toutes circonstances.
- Pack Essentiel - Société nouvellement créée : CHF 1 490 la première année.
Idéal pour une société en lancement, ce tarif inclut la mise en place complète du mandat et toutes les formalités initiales. Soit l’équivalent de CHF 124 par mois, généralement facturé en une fois. - Pack Standard - Sociétés actives : CHF 2 290 par an à partir de la deuxième année.
Adapté aux PME en activité, ce forfait couvre le rôle légal et administratif complet de l’administrateur. Environ CHF 190 par mois. - Pack Holding - Sociétés de gestion de patrimoine ou à faible activité : CHF 1 990 par an.
Tarif avantageux pour les structures simples, sans opération courante importante. - Pack Premium - Cas complexes : sur devis personnalisé.
Pour les sociétés dans des secteurs réglementés, à multiples actionnaires ou nécessitant des signatures fréquentes, nous établissons un devis sur mesure.
En pratique, le forfait annuel couvre la responsabilité légale et la représentation officielle de votre société. Les tarifs de nos services fiduciaires se veulent transparents et compétitifs, tout en incluant un accompagnement de qualité assuré par des experts-comptables diplômés et fiscalistes.
Nos services complémentaires : création de société et services fiduciaires (tenue comptable et fiscale, clôture annuelle...etc.)
Création complète de votre Sàrl ou SA:
Egalement, pour simplifier et sécuriser toutes vos démarches, nous vous proposons la création complète de votre Sàrl ou SA dès 490 CHF, frais de notaires inclus.Ce prix comprend :
- La constitution de la société et la préparation de tous les documents officiels
- L’ensemble des démarches notariales (aucun supplément à prévoir)
- La coordination avec le Registre du Commerce et le suivi administratif jusqu’à l’immatriculation
- Un accompagnement personnalisé par nos équipes d’experts-comptables diplômés (issus des plus grands cabinets internationaux “Big 4”)
- Un conseil sur-mesure dès la création, adapté à vos objectifs et à votre situation.
A prévoir en supplément (honoraires tiers):
- Les frais officiels du Registre du Commerce (CHF 550 à 600 selon le canton)
- Les frais de légalisation des signatures (CHF 20 à 40 par signature).
→ Nous suivons l’ensemble de ces démarches pour vous, sans mauvaise surprise.
Au-delà de la création : une gestion comptable, fiscale et administrative moderne et abordable
Après la création, prévoyez également les frais mensuels de fonctionnement pour la gestion administrative, comptable et fiscale de votre Sàrl. Selon les prestataires et le niveau d’accompagnement, ces frais mensuels varient le plus souvent entre CHF 100 et 300.
Nous proposons également un accompagnement complet pour la gestion comptable et fiscale de votre Sàrl, avec :
- Des forfaits clairs, transparents et très abordables
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Conclusion: bien choisir son administrateur en Suisse, la clé d’une création et d’une gouvernance réussies
La réussite de la création de votre Sàrl ou SA en Suisse ne repose pas uniquement sur le capital social ou l’idée d’entreprise. Elle dépend aussi de la qualité de l’accompagnement dès le départ. Le choix de votre administrateur résident, qui endosse une importante charge professionnelle, est un point stratégique : il doit s’agir d’une personne ou d’un service de confiance, disposant des compétences requises et d’une parfaite maîtrise des obligations légales suisses.
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Points à vérifier avant de choisir votre administrateur fiduciaire :
- La portée du mandat : quels actes peut-il accomplir seul ? Sur quels sujets doit-il vous consulter ? Un mandat clair évite toute ambiguïté.
- Les pouvoirs et mécanismes de contrôle : droit de signature, reporting, fréquence des échanges.
- Le profil : expérience professionnelle avérée, assurance responsabilité civile professionnelle...etc.
Le tarif est bien sûr un critère, mais il doit toujours être mis en balance avec la qualité de l’accompagnement. Un administrateur proactif sécurisera vos démarches et soutiendra votre développement, là où une solution “low cost” trop simpliste peut exposer votre société à des risques juridiques et fiscaux.
Enfin, instaurez une relation basée sur la transparence et la communication : des échanges réguliers et un reporting clair sont les clés d’une collaboration réussie. Avec le bon partenaire, vous remplirez vos obligations légales en toute sérénité, tout en profitant de conseils utiles pour optimiser la gestion et la croissance de votre entreprise.
En résumé, un administrateur bien choisi est un véritable atout stratégique pour la réussite et la pérennité de votre société en Suisse.
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Questions fréquentes
Nommer un administrateur résident en Suisse est une obligation légale qui peut sembler complexe, surtout pour les entrepreneurs et sociétés étrangères. Comprendre le rôle, les responsabilités et les coûts liés à ce mandat est essentiel pour garantir la conformité de votre SA ou Sàrl et assurer une gouvernance saine dès le départ.
Dans cette section, nous répondons aux questions les plus fréquentes concernant le mandat d’administrateur : de ses obligations légales à son rôle stratégique, en passant par les tarifs et les avantages de choisir un expert qualifié.
Nicolas Véron
Professionnel reconnu avec plus de quinze ans d'expérience dans les domaines de la fiduciaire, de la fiscalité, du droit et des affaires. Nicolas accompagne les clients dans des domaines aussi variés que l'audit, la comptabilité, la fiscalité, le conseil financier et le compliance. Il travaille également régulièrement sur l'implantation ou la délocalisation de sociétés internationales dans différents cantons suisses.

